Le saké, connu sous le nom de nihonshu au Japon, est une boisson alcoolisée traditionnelle fabriquée à partir de riz. Contrairement à d’autres alcools, le saké est produit par fermentation et non par distillation, avec un taux d’alcool n’excédant généralement pas 20°. Cette boisson est profondément ancrée dans la culture japonaise et est servie tout au long des repas, à l’instar du vin en France.
Qu’est-ce que le saké ?

Définition et composition
Le saké est une boisson alcoolisée japonaise obtenue par la fermentation du riz. Sa fabrication repose sur un processus unique qui implique la conversion de l’amidon en sucres fermentiscibles, grâce à un champignon spécifique appelé kōji. Ce processus est différent de celui de la bière ou du vin, car il se rapproche davantage de la production de la bière tout en utilisant une matière première semblable à celle du vin.
Différences avec d’autres boissons alcoolisées
Bien que souvent comparé à des boissons comme le vin ou la bière, le saké se distingue par son procédé de fabrication et ses ingrédients. Contrairement au vin, qui dépend de la fermentation des sucres naturels des fruits, le saké exige une transformation préalable de l’amidon du riz en sucres. Aussi, à la différence des boissons distillées, il conserve toujours un taux d’alcool modéré. Cette spécificité le rend unique parmi les alcools traditionnels, offrant une expérience gustative distincte.
La compréhension du saké nécessite un retour sur ses origines historiques, qui ont façonné sa production et son rôle dans la culture japonaise.
Les origines et l’histoire du saké
Premières mentions et usage rituel
Les premières mentions de boissons fermentées à base de riz au Japon remontent au IIIe siècle. À cette époque, ces boissons étaient intimement liées aux rituels religieux dans les sanctuaires shinto. Le saké jouait un rôle central durant ces cérémonies, symbolisant une offrande aux divinités. Cette dimension spirituelle a profondément marqué son développement.
Évolution durant les périodes Nara et Edo
Au VIIIe siècle, sous la période Nara, la fabrication du saké commence à être encadrée par l’État. Le kōji devient alors un élément essentiel de la production. Puis, durant l’époque Edo (1603-1868), la production de saké connaît une expansion significative. Des brasseries spécialisées émergent dans les régions de Nada et Fushimi, célèbres pour la qualité de leur eau. Cette période voit également une diversification des styles de saké, adaptée aux spécificités régionales.
Industrialisation durant l’ère Meiji
À partir de l’ère Meiji (1868-1912), la production de saké se modernise. Les réglementations rigoureuses, les taxes spécifiques et le soutien à la recherche ont permis d’améliorer les méthodes de polissage du riz et d’isoler des souches de levure de haute qualité. Ces innovations ont été cruciales pour l’augmentation de la consommation de saké, tant au Japon qu’à l’international.
Comprendre ces aspects historiques est essentiel avant de s’intéresser aux étapes de fabrication du saké, qui en sont directement issues.
Les étapes de la fabrication du saké
Polissage du riz
La première étape de fabrication du saké est le polissage du riz. Ce processus consiste à éliminer les couches externes du grain de riz pour en extraire le cœur, riche en amidon. Plus le riz est poli, plus le saké sera raffiné. Les types de saké tels que le Daiginjo nécessitent un polissage intensif, où au moins 50 % du grain est retiré.
Fermentation
La fermentation est une étape cruciale. Elle commence par l’ajout du kōji au riz poli, qui convertit l’amidon en sucre. Ensuite, la levure est introduite pour transformer ce sucre en alcool. Ce processus, appelé double fermentation parallèle, est unique au saké. Il permet de développer des saveurs complexes et variées.
Affinage et mise en bouteille
Après la fermentation, le saké est filtré, puis pasteurisé pour stabiliser ses arômes. Il est ensuite affiné durant quelques mois pour que ses saveurs se développent. Enfin, le saké est mis en bouteille et peut être commercialisé pour la dégustation.
Ces étapes précises et méticuleuses aboutissent à une grande variété de sakés, que nous allons explorer maintenant.
Les différents types de saké japonais
Classification par polissage du riz
La classification des sakés repose principalement sur le degré de polissage du riz. Voici les principales catégories :
- Junmai : Saké pur riz, sans ajout d’alcool.
- Honjozo : Saké avec un léger ajout d’alcool pour rehausser les arômes.
- Ginjo : Saké raffiné avec un polissage d’au moins 40 %.
- Daiginjo : Saké premium, avec un polissage d’au moins 50 %.
Variétés régionales
En plus des classifications par polissage, le saké présente des variétés régionales influencées par le climat, la qualité de l’eau et le type de riz utilisé. Par exemple, la région de Niigata est réputée pour son saké léger et sec, tandis que Hiroshima produit des sakés plus doux et fruités.
Ces divers types de saké offrent une richesse de choix pour les amateurs, ouvrant la voie à des méthodes de dégustation variées.
Comment déguster le saké ?

Températures de service
Le saké peut être dégusté à différentes températures, ce qui influence considérablement ses saveurs :
- Chaud : Révèle des notes terreuses et umami.
- Température ambiante : Offre un équilibre des saveurs.
- Froid : Souligne les arômes fruités et floraux.
Par exemple, le saké Junmai est souvent apprécié chaud, tandis que les types Ginjo et Daiginjo sont préférés frais pour préserver leurs arômes délicats.
Accompagnements culinaires
Le saké s’accorde avec une variété de plats japonais tels que les sushis et sashimis. Sa versatilité permet également des accords avec des cuisines internationales, comme les fromages européens ou les plats épicés de la cuisine asiatique.
Après avoir exploré comment déguster le saké, il est intéressant de voir comment cette boisson est intégrée dans la culture populaire japonaise.
Le saké dans la culture populaire japonaise
Références dans les médias
Le saké est omniprésent dans les médias japonais, apparaissant dans les films, les séries télévisées et les mangas. Il symbolise souvent des moments de convivialité et de célébration.
Rôle dans les festivals et traditions
Le saké joue un rôle central lors des festivals traditionnels japonais, tels que le nouvel an ou les mariages. Il est souvent utilisé dans des cérémonies comme offrande aux dieux ou pour sceller des alliances.
Cette place privilégiée du saké dans la culture japonaise en fait un ambassadeur de la tradition et du savoir-faire nippon à travers le monde.
Le saké, bien qu’ayant une longue histoire, continue d’évoluer et de s’imposer dans le monde contemporain, attirant un public de plus en plus large, tant en raison de ses traditions que de son raffinement gustatif.

